LOUTFI

27 ans – 1030

LOUTFI a arrêté l’école en 5ème secondaire. Il a travaillé en intérim et puis en tant que livreur, dont il fera son métier durant 5 ans. Aujourd’hui, il travaille au sein de l’équipe technique d’ART2WORK. En parallèle, il nourrit le projet de lancer sa propre structure d’organisation d’événements entre la Belgique et le Maroc. Pour s’y préparer, il a intégré BUS2START, un programme pour accompagner ceux qui osent se lancer.

Où vis-tu ? J’ai toujours vécu à Schaerbeek. C’est le miroir de ma vie, c’est là où je me suis fait mes amis, où j’ai côtoyé mes voisins. C’est une commune multiculturelle, on a beaucoup à y apprendre.

Qu’est-ce que tu y as appris ? Ma patience, ma détermination, mon envie de réussir.

Pourquoi dis-tu que ta détermination vient de là ? C’est une commune très populaire. Il faut grandir là pour vite vouloir en sortir. Il y a des bons comme des mauvais côtés. Tout peut devenir une force quand tu sais l’utiliser.

Quand tu étais petit, de quoi rêvais-tu ? D’être multimilliardaire, d’être sur mon bateau. Je rêve encore de ça mais un peu moins. J’ai toujours pensé que je méritais plus que ce que j’avais. Je pensais que j’allais avoir un beau métier. Je me voyais bien psychologue.

Qu’est-ce qui te motivait dans le métier de psychologue ? J’aime bien le rapport humain. J’étais animateur quand j’étais gamin. J’ai appris des enfants. Les enfants, ça apprend beaucoup de choses sur les grands.

Pourquoi as-tu arrêté l’école ? C’est personnel mais je ne crois pas à la structure scolaire. Pour moi, c’est un abattoir. On ne donne plus de la connaissance, c’est à la chaine. Un professeur, cinquante élèves en classe, on donne des cours et puis c’est marche ou crève. Ce n’est pas intéressant pour moi.

Si tu devais conseiller quelqu’un qui veut arrêter l’école ? Je lui dirais de trouver un vrai corps de métier. Parce qu’il y a des métiers qui ne disparaitront pas. Les humains auront toujours besoin d’un boucher, d’un boulanger, … Il faut leur dire aux enfants. Il y en a certains qui n’aiment pas lire et écrire. Il faut arrêter de leur dire qu’ils vont devenir ingénieur. A la fin, ils ne font que se dévaloriser. A force, t’es dégoûté de toi-même.

Depuis quand penses-tu monter ta propre structure ? Depuis l’enfance, j’ai envie de devenir mon propre patron. J’ai toujours pensé que ce que je ne peux pas faire moi-même, je peux le chercher chez les autres. On est 7 milliards et j’ai le contact facile avec les gens. J’ai toujours eu cette vision car c’est comme ça que je me suis débrouillé dans la rue. Et maintenant, il serait temps de se lancer … ART2WORK a réveillé mes rêves d’avant, des choses que j’avais laissées enfuies.

Qu’est-ce qui est venu réveiller tes rêves ? Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas lancé de défis. Et le fait que quelqu’un puisse croire en un projet auquel moi je crois, ça m’a donné confiance. Et, chez ART2WORK, ça a parlé un petit peu à tout le monde. Ça m’a donné une petite motivation d’au moins essayer.

Où te vois-tu dans 10 ans ? Je serai à l’hôtel Conrad, au dernier étage, dans ma suite royale … Non, franchement, si le projet que j’entame aujourd’hui, il est concret dans 10 ans, je serai l’homme le plus heureux du monde.

C’est quoi pour toi un homme d’affaire ? C’est quelqu’un qui y croit plus que les autres. C’est quelqu’un qui s’écoute plus que les autres. C’est quelqu’un qui a une façon de voir les choses et qui va se battre pour que ça marche comme lui le veut. Il faut être égoïste pour être un homme d’affaire. Sinon, il faut aller travailler pour les autres.